L’Entreprise à l’Heure du Métavers
En Synthèse:
- Le métavers – un nouvel environnement virtuel en 3D – a récemment connu une impressionnante montée en puissance
- De nombreuses entreprises et organisations ont commencé à coloniser ce nouvel espace pour y vendre des versions virtuelles de leurs produits ou y exposer leurs contenus.
- Le métavers ne changera pas nécessairement la donne pour toutes les entreprises. Toutefois, les dirigeants d’entreprise feraient bien de s’intéresser à la question et de se tenir prêts à s’adapter afin de saisir de nouvelles opportunités.
À la fin de l’année 2021, le changement de nom de Facebook en Meta a placé sur le devant de la scène la notion de métavers – à savoir un espace tridimensionnel en réalité virtuelle, où les utilisateurs peuvent interagir avec des environnements générés par ordinateur et avec d’autres utilisateurs.
Bien que la technologie et ses cas d’usage soient encore en développement, le marché présente un potentiel considérable. Selon l’expert en crypto-économie Grayscale, le métaverse pourrait générer jusqu’à 1 billion de dollars annuellement.
Et ce n’est pas tout. Si l’on en croit les champions du métavers, cet univers aujourd’hui embryonnaire va radicalement transformer la manière dont nous vivons, interagissons, travaillons, apprenons, consommons, et pilotons nos activités.
Sommes-nous vraiment à l’aube d’une révolution totale ? Ou le métavers n’est-il qu’un feu de paille qui ne se propagera pas au-delà de cercles relativement restreints de techno-geeks ?
Quoi qu’il en soit, il peut être judicieux pour les chefs d’entreprise de tâter le terrain et de se demander ce que l’avènement du métavers signifie pour leur organisation.
De Nouveaux Espaces à Conquérir
Le métavers nous ouvre de nouveaux environnements virtuels dans lesquels il est possible de jouer, de socialiser, d’échanger des biens virtuels et même de travailler et de gagner de l’argent. Ce qui crée évidemment de nouvelles opportunités pour les marques et les entreprises.
Ralph Lauren et Balenciaga ne sont que quelques-unes des nombreuses entreprises qui commencent à coloniser le métavers pour y vendre des articles de mode exclusivement numériques. De manière générale, la valeur potentielle pour le secteur de la mode dépasserait les 50 milliards de dollars selon Morgan Stanley. Et Nike fait état de près de 7 millions de visiteurs de son « Nikeland » dans le métavers en quelques mois seulement.
Les annonceurs, les producteurs de contenu et les organisateurs d’événements profitent également de ce nouveau média pour présenter et promouvoir leurs créations ou faire passer leurs messages. Les technologies 360° et 3D leur permettent par ailleurs d’élaborer de nouvelles formes de narration.
Outre de nouveaux débouchés marketing, le métavers crée de nouvelles possibilités en matière d’expérience consommateur. Par exemple, les technologies de réalité virtuelle utilisées par les usagers du métavers leur permettent d’inspecter ou d’essayer des produits 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, où qu’ils soient dans le monde. Les obstacles géographiques à la livraison ne sont pas un souci pour les acheteurs d’articles virtuels.
Sans surprise, les « territoires » virtuels situés dans le métavers sont de plus en plus convoités. Certains se sont vendus pour plus de 2 millions de dollars. Mais un nombre croissant d’entreprises décident que le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Un Tournant pour Notre Économie ?
Jusqu’ici, nous avons décrit le métavers comme un « deuxième monde » venant se superposer au nôtre, créant des canaux marketing supplémentaires et enrichissant l’expérience consommateurs. Mais certains prédisent que ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg et que nous mènerons bientôt l’essentiel de nos vies à l’intérieur du métavers.
Des entreprises comme Facebook et Microsoft tentent actuellement de reproduire virtuellement le cadre et l’atmosphère du bureau.
Certaines personnes ont leur emploi principal dans le métavers.
Et nous assistons à la création d’entreprises « nativement virtuelles », n’ayant aucune présence en dehors du métavers – tout comme les entreprises nativement numériques qui se passent de magasins physiques.
Cependant, pensez-vous vraiment pouvoir vous satisfaire d’une vie exclusivement virtuelle – avec des amis que vous n’avez jamais rencontrés en personne, un(e) conjoint(e) reconstitué(e) en 3D, une armoire pleine de vêtements que vous ne pouvez pas toucher, et une vie professionnelle exclusivement menée depuis votre home office ?
C’est là l’une des principales objections formulées par les sceptiques du métavers.
À ce stade, le métavers n’est tout simplement pas suffisamment développé pour concurrencer la vie réelle – et l’économie réelle. Second Life (l’ancêtre du métavers) avait certes atteint un PIB de 500 millions de dollars… à relativiser, sachant que le PIB mondial s’élève à près de 85 billions de dollars.
Certains vont jusqu’à affirmer que le métavers ne présente pas de valeur ajoutée claire hors de la sphère du divertissement.
Une Tendance à Suivre
En résumé, le métavers n’est pas nécessairement l’avenir de l’entreprise, mais il pourrait bien créer de nouvelles économies et de nouvelles opportunités.
Les entreprises exerçant dans les domaines de la publicité, des jeux, de la mode, du divertissement – ou tout ce qui a trait à la vente d’expériences – ont tout intérêt à revoir leurs stratégies marketing et d’expérience consommateur pour y inclure la réalité virtuelle.
Mais l’exploration des possibilités offertes par le métavers peut également être utile à d’autres types d’entreprises. Par exemple, un méta-entrepreneur qui souhaite assurer son magasin virtuel pourrait parfaitement décider de chercher un assureur dans le métavers !
Mais pour d’autres secteurs d’activité, comme les services de livraison par exemple, prendre position dans le métavers n’a rien d’évident.
Si nous avons un conseil à donner aux chefs d’entreprise qui hésitent à sauter le pas, c’est le suivant : tenez-vous au courant de l’évolution de la situation et soyez prêt à agir. Le métavers n’en est qu’à ses débuts. Personne ne sait vraiment quelle tournure il peut prendre, et quand. L’adoption peut s’accélérer de façon spectaculaire et l’émergence de nouveaux cas d’usage peut changer rapidement la donne.
Toute nouvelle opportunité s’accompagne du risque de la manquer. C’est également le cas pour le métavers.
Comme toujours dans notre monde en mutation rapide, tout se résume à la capacité à réagir rapidement à des changements inattendus – en d’autres termes, être agile.
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Valerie Zeller
Valerie is Sciforma Chief Marketing Officer. Main interests: digital transformation, change management, strategy execution. Send your thoughts @valeriezeller